Pour débuter ce premier trek de deux jours, trois chiens nous ont rejoint : Buran, Dinki et Dahlia. Ils seront nos "aides précieuses" pour nous aider à tirer nos pulkas dans la neige, et tout l'attirail que nous avons emporté pour passer notre première nuit en cabane. Pas grand chose à titre personnel (mais déjà beaucoup trop) mais surtout du ravitaillement pour faire 3 repas et un petit déjeuner.


Je ne le savais pas encore mais j'allais passer deux jours entre Buran et une pulka. Et être derrière Buran, dit Boubou, c'est le passage en flèche d'or de raquettes de neige en quelques heures de marche. C'est qu'il tire le bougre ! Un peu moins à l'approche du repas ou lorsque ça monte vraiment dans la poudreuse, mais il démarre dès lors qu'on laisse un mètre d'espace avec le marcheur qui nous précède. Et moi qui essaie de prendre en photo tous ces environnements plus majestueux et poétiques les uns que les autres, je le fais attendre et lui donne envie de démarrer, tout le temps. A l'arrière, c'est Karen qui rie de mes chutes successives ou de mes rattrapages sur le fil. En parlant de fil, Karen m'assistait en tenant une corde derrière la pulka afin d'éviter qu'elle n'accélère et vienne me percuter dans les petites descentes. Mes mollets te remercient Karen !



De bon matin en début de randonnée. Un beau ciel bleu, de la poudreuse, des petits sapins chargés de neige, un environnement confiné...

Un peu plus loin dans la randonnée, toujours le matin, toujours plus de neige poudreuse qui vient magnifier les zones que nous traversons. Et l'impression d'approcher de la maison du Père Noël. Au tout premier plan à gauche, une trace d'animal (fouine).

Et quand on marche encore un peu, on tombe sur une zone encore plus incroyable. C'est ça la randonnée dans le parc naturel d'Hossa, une succession d'ambiances différentes, où on se sent envahi par la beauté et la poésie qui se dégage de chaque endroit traversé.

Avant le repas, cette zone est une vraie surprise : après les environnements discrets et confinés du matin, la forêt est clairsemée et rend l'atmosphère délicate, chaque sapin parait si précieux.

Dahlia et Dinki se reposent pendant que nous allumons un feu pour cuire notre repas.


Reposez vous bien les chiens, on va repartir pour une nouvelle longue marche après notre repas !


Ces chiens sont des "Alaskan Huskies" : ils sont affectés aux randos raquettes lorsqu'ils sont trop vieux pour tirer des traîneaux.

L'après midi sera encore variée ! Nous grimpons de petites crètes et traversons des forêts de sapins beaucoup plus épaisses. Buran prend la pose, pour une fois ! Cette langue tirée n'est qu'une façade pour laisser croire qu'il est fatigué. Il a tiré la langue de la première à la dernière minute de randonnée.

Nombreux sont les arbres qui ploient sous la neige. Cela opère une sélection naturelle de la forêt. Il est 16h00, le soleil est déjà bas mais la nuit ne tombe que vers 18h30 heure locale à cette période de l'année.


Le fameux thermos du randonneur et la fameuse Maud de Cham' qui nous aura guidés de main de maître pendant toute la semaine, partageant passion de la nature et des chiens avec une gentillesse et une bonne humeur que nous retiendrons tous !


La forêt majestueuse... avant l'arrivée à notre première cabane :

Tout le monde s'affaire rapidement : il fait -5°C dans nos 2 cabanes, la priorité est de couper du bois et faire du feu. Avec notre super groupe de compétition, 4 feus sont démarrés dans les cabanes, dont un alimente le sauna dans lequel nous allons finir l'après midi :

1 heure plus tard : 90°C, quelques bougies pour y voir clair, de la sueur, des discussions, des rires... Vive le sauna... et le trou dans la glace en bord de lac pour aller se vivifier :

Nous sommes les rois du monde !

Coucher de soleil sur ce lac immense complètement gelé. Voyant un ciel si clair, je pensais que les aurores allaient être magnifiques cette nuit là et qu'on allait passer un moment inoubliable tous ensemble. Malheureusement, l'activité solaire n'était pas au rendez vous et d'aurores il n'y eut point : je me rappellerai pourtant toujours cette nuit là, où j'ai patienté une bonne heure dans le froid à arpenter le lac et shooter le ciel. Dans un calme absolu uniquement perturbé par les craquements du lac gelé, je me suis retrouvé sous un magnifique ciel étoilé que j'ai contemplé, avant d'être saisi par le froid... Je croyais tellement aux aurores que je fis une sieste d'une heure pour me lever à nouveau vers 00h30, mais rien. Maud et Karen se souviendront quant à elles des deux bûches que j'ai injectées dans le poêle à bois avant ma deuxième sortie. Elles apportèrent un step de chaleur inimaginable dans la cabane, que j'ai trouvé très réconfortant à mon retour de mon escapade nocturne.