A tout voyage sans fin sa récompense. Débuté ce dimanche matin à Paris vers 8h50, il s'est terminé vers 00h15 au bord d'un lac situé dans le parc naturel de "Hossa" au nord est de la Finlande, en sud Laponie à proximité de la frontière russe. Passons les trépidants transferts en RER et avion, l'immersion a débuté lors de l'arrivée à Kuusamo : le mètre de neige qui habille l'enseigne lumineuse de la porte d'entrée de l'aéroport me signifie que ça y est, j'y suis !



Je récupère ma valise et sors les vêtements d'hiver, il est temps de s'habiller, il fait -11°C dehors et parfois jusqu'à -30°C dans la région. Après avoir rejoint le groupe et deux guides de l'agence, le transfert en navette débute vers le camp de base. Une nouvelle heure de route propice à faire connaissance et avoir quelques détails sur la vie locale, heure propice à avaler un pique nique préparé par nos guides : c'est qu'il faisait faim malgré tous les trucs grignotés cette journée de voyage. Pendant toute cette heure, nous empruntons une route totalement enneigée qui ne résiste pas à nos pneus cloutés, on roule assez vite. La neige est omni présente, les pins qui bordent la route aussi. Nous roulons vers le sud et quelques panneaux nous indiquent régulièrement la présence russe limitrophe sur notre gauche. C'est en bifurquant que je remarque de grandes bandes blanches dans le ciel : elles sont déjà là, mes si désirées aurores boréales, envahissant le ciel étoilé au dessus de la forêt de pins ! Quelle chance ! Il faut s'arrêter, immédiatement ! Le guide freine et nous descendons tous, je suis déjà tout excité et ébahi d'avoir cette chance de voir une aurore boréale dans l'heure qui suit le moment où je foule le sol finlandais. L'appareil photo n'est pas prêt, c'est le bazar, peut-être la seule fois où j'aurai la chance d'en voir cette semaine, ce que les autres n'ont pas vraiment compris... Peu importe, je prends quelques photos rapidement, nous admirons le ciel et nous repartons pour le camp qui bénéficie parait-il d'un emplacement adapté pour les contempler.

Une fois arrivés, nous récupérons tous nos clés. Je logerai avec un Espagnol qui ne fait que me parler Anglais malgré mon insistance à lui parler dans sa langue natale. Va-t-on finir par se comprendre ou cela va-t-il finir par ronfler entre nous ? Bref, je déballe rapidement mes affaires et sort le strict nécessaire pour sortir et admirer le ciel. Et c'est parti pour une séance photos d'aurores boréales ! Le camp où nous logeons est situé au bord d'un lac complètement gelé et bordé d'une forêt de pins. Il y a de l'espace et de superbes points de vue pour faire des photos. Le phénomène est très actif en cette première soirée même si les aurores restent plutôt blanches à l'oeil nu. Elles sont toutefois magnifiques avec les temps de pose de l'appareil photo. Seuls mon collègue de chambrée et moi sommes dehors, avec quelques personnes de l'agence locale, les autres ont préféré rester dans leurs chambres... grave erreur ! Ils regrettent tous à l'heure où j'écris ces lignes et espèrent tous que le phénomène sera à nouveau visible dans la semaine.

Après avoir passé 1h30 à photographier ces "lumières nordiques", et complètement frigorifié, je rentre dans ma chambre et retrouve mon Espagnol. Nous partageons finalement dans sa langue, il admire avec moi les premières photos. Je continue avec mes appareils pendant qu'il trouve son soleil : je savais bien que ça "ronflerait entre nous", il n'a fait que ça toute la nuit... Je ne trouverai le sommeil qu'après 2h30 du matin, ennuyé par les ronflements d'un côté et émerveillé par la baie vitrée de l'autre qui donne sur le lac : je vois le ciel verdir de plus en plus dans la nuit étoilée. C'est magique, mystique, envoûtant, féerique... A tout voyage sans fin sa récompense...